Sarcoïde chez le cheval

Les sarcoïdes, l’une des affections cutanées les plus courantes chez les chevaux, suscitent de nombreuses interrogations parmi les propriétaires.

Ces excroissances cutanées, bien que généralement bénignes, peuvent parfois poser des défis de gestion. Dans cet article, nous explorerons en détail les sarcoides chez les chevaux, examinant leurs causes, symptômes et options de traitement. Découvrez comment mieux comprendre et prendre en charge cette affection pour assurer le bien-être optimal de votre fidèle compagnon équin.

Comment appelle-t-on la verrue du cheval ?

Une tumeur sarcoïde est une tumeur cutanée bénigne spécifique à la race des équidés (chevaux et ânes). Elle représente 36,8% des tumeurs cutanées chez les chevaux (90% selon une étude allemande).

Les sarcoïdes ne sont pas directement mortels, car ils ne métastasent pas dans les autres tissus et restent donc localisés sur la peau. Cependant, leur localisation et leur prolifération excessive peuvent provoquer une réelle gêne qui nécessite une euthanasie de l’animal. Aux Etats-Unis, le taux de mortalité lié à la présence de ces tumeurs est de 6%.

75% des chevaux touchés par cette pathologie sont âgés de moins de 6 ans. Cependant, 50% de ces chevaux présentant une tumeur unique développeront des tumeurs multiplies à un âge plus avancé. L’apparition d’un sarcoïde se fait donc plus souvent chez un jeune cheval, mais sa prolifération est plus importante chez l’animal vieillissant. Le sexe et la couleur de la robe n’influenceraient pas l’apparition de ces tumeurs (chez l’âne, le mâle serait plus touché).

La localisation peut se faire sur tout le corps. Plus de 50% de ces derniers se situent sur les membres, 32% se retrouvent sur la tête et l’encolure tandis que le reste se localise préférentiellement sur le thorax, l’abdomen, les flancs et le prépuce.

Quelles sont les causes de l’apparition de sarcoïde chevaux ?

L’origine de ces tumeurs est multifactorielle. Le virus nommé papillomavirus bovin serait directement impliqué dans la formation des sarcoïdes. Cependant, les chevaux porteurs de ce virus ne développent pas forcément de tumeurs.

Il y aurait également une prédisposition génétique puisque certaines races de chevaux sont plus touchées que d’autres. La présence de plaies, de morsures ou de piqûres augmenterait la probabilité de développer des sarcoïdes. En effet, il est fréquent de trouver un sarcoïde sur le passage d’une ancienne cicatrice ou d’une plaie du cheval mal guérie.

Quels sont les types de sarcoïdes cheval ?

L’aspect d’un sarcoïde va dépendre du type auquel il appartient. En effet, on distingue quatre sortes de sarcoïde :

  • Les sarcoïdes verruqueux : ce sont des masses cornées et sèches qui mesurent moins de 6,5 cm de diamètre. Elles apparaissent le plus souvent sans plaie ni cicatrice antérieure. Elles sont souvent confondues avec des verrues car d’aspect similaire. Cependant, les verrues peuvent disparaître de façon spontanée et leurs bords sont recouverts de poils ;
  • Les sarcoïdes occultes sont plats. La peau est dépourvue de poils et légèrement épaissie. Ils peuvent être confondus avec une teigne. On les localise surtout au niveau des yeux, de la bouche, de l’encolure et à l’intérieur des cuisses et avant-bras ;
  • Les sarcoïdes nodulaires ont une forme sphérique bien délimitée et sont situés sous la peau au niveau du fourreau, l’aine et les paupières. La peau est dépourvue de poils, fine et brillante ;
  • Les sarcoïdes fibroblastiques sont des masses charnues exubérantes qui peuvent dépasser les 25 cm de diamètre. Ils sont souvent accompagnés d’une infection de la zone atteinte. Ils se développent le plus souvent à partir d’une plaie ou d’un sarcoïde d’un autre type ayant subi un traumatisme.

Les sarcoïdes mixtes proviennent d’un mélange des formes verruqueuses, nodulaires et fibroblastiques.

Comment savoir si mon cheval a un sarcoïde ?

La grande variété d’aspect des sarcoïdes rend le diagnostic différentiel conséquent. En effet, ils peuvent être confondus avec un grand nombre d’autres pathologies telles que les verrues, la teigne, une plaie infectée, des réactions allergiques aux piqures d’insectes d’été, des kystes bénins, des chéloïdes (tissu de granulation sur une cicatrice hypertrophiée, assez fréquent chez les chevaux), d’autres tumeurs bénignes (fibrome, mélanome) ou encore des tumeurs malignes (fibrosarcome, neurofibrome, neurofibrosarcome, épithélioma spino-cellulaire, mélanome).

Le seul moyen de diagnostiquer un sarcoïde reste son étude histologique, c’est à dire observer la composition et la forme que prennent les cellules au sein du tissu malade. On recherche également la présence d’ADN du papillomavirus équin. Pour ce faire, il est nécessaire de réaliser une biopsie partielle ou complète de la tumeur.

Comment soigner un sarcoïde chez le cheval ?

Les tumeurs sarcoïdes sont caractérisées par leur pouvoir récidivant. Si l’emplacement du sarcoïde ne gène pas le cheval dans sa locomotion et dans son harnachement, il est préférable de ne pas le traiter. En cas de lésions multiples, ulcérées ou mal placées, il existe différentes techniques de traitement de ces tumeurs :

  • La chirurgie : La tumeur est enlevée à l’aide d’un scalpel, d’un laser ou d’une ligature pour les sarcoïdes fibroblastiques. Le plus souvent, on enlève la tumeur dans sa totalité car il est fréquent qu’un sarcoïde biopsié récidive rapidement. La chirurgie ne doit pas être réalisée seule mais associée à un autre type de traitement, car plus de 50% des tumeurs traitées uniquement par chirurgie récidivent dans les 6 mois ;
  • La cryochirurgie : Ce procédé consiste à congeler la tumeur à -20°C puis la laisser décongeler à température ambiante. Le protocole est répété deux à trois fois sur plusieurs semaines. Le taux de réussite associé à la chirurgie est estimé à 80%. Cependant, il ne peut pas être utilisé sur la tête et les saillies osseuses ;
  • L’hyperthermie : La tumeur est chauffée à plus de 50°C. Cette opération est répétée 4 fois à une ou deux semaines d’intervalle ;
  • L’immunothérapie : Le but est de déclencher une réaction auto-immune de l’animal suite à l’injection du vaccin humain du BCG (Bacille de Calmette-Guérin, responsable de la tuberculose), directement dans la tumeur. Les cellules immunitaires créées sont alors capables de détruire les cellules cancéreuses. Afin d’obtenir un résultat, il faut compter trois à six injections par intervalle de deux à trois semaines. En association avec la chirurgie, le taux de réussite est estimé à 50% et à 90% pour les sarcoïdes occultes ;
  • La chimiothérapie consiste à appliquer ou injecter des substances dans la tumeur capable de tuer les cellules cancéreuses en bloquant leur cycle de reproduction (substances antimitotiques) et d’épargner les cellules saines. On distingue deux types de chimiothérapie :
    • Par voie topique, soit une application de pommade ou gel sur le site de la lésion, composé d’agents topiques anti tumoraux. Les substances utilisées sont le 5-fluoro-uracile et le AW-3-LUDES (composé de thiouracil et de 5-fluoro-uracile) ;
    • Par voie intra tumorale, les produits sont injectés directement dans la tumeur. Le cysplatine, le carboplatine, la bléomycine, le 5-fluoro-uracile ou les xanthates peuvent être utilisés.
  • L’électrochimiothérapie est la combinaison entre l’injection de produits anti tumoraux cités ci-dessus et l’administration de brèves impulsions électriques. Les courants électriques vont faciliter le passage et l’accumulation des substances anticancéreuses dans les cellules en augmentant la perméabilité des parois cellulaires ;
  • La radiothérapie consiste à tuer les cellules tumorales sous l’action d’un rayon ionisant. Les résultats sont satisfaisants mais son coût est très élevé et difficile à réaliser ;
  • L’imiquimod est un immunomodulateur qui a des propriétés antivirales et anti tumorales. L’application de cette crème se fait jusqu’à disparition de la tumeur et jusqu’à 16 semaines. Au delà de ce temps, l’animal ne répond pas au traitement. Plus de la moitié des sarcoïdes traités disparaissent complètement ;
  • L’homéopathie ou la phytothérapie équine comme le thuya et l’arnica sont souvent utilisés.

Le choix du traitement se fait en fonction du type de sarcoïde, de sa localisation, du prix du traitement, de la motivation du propriétaire à réaliser les soins, du comportement du cheval et des moyens techniques mis à disposition du vétérinaire. Ainsi, le traitement de ces tumeurs est à prendre au cas par cas. Pour une même sorte de sarcoïde, plusieurs protocoles de traitement pourront être proposés. A ce jour, il n’y a pas de solution miracle pour éradiquer ces tumeurs de la peau, il faut essayer, observer et persévérer ! Votre vétérinaire équin saura vous orienter vers la démarche la plus adaptée.

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L’ostéopathe ne peut pas intervenir pour faire disparaître un sarcoïde. Cependant, il peut aider le corps à évacuer les toxines liées aux traitements chimiothérapiques.

Après une chirurgie, la manipulation est indispensable pour permettre au corps de retrouver son équilibre et son harmonie globale. De plus, l’ostéopathie tissulaire au niveau des plaies permet d’augmenter leur vitesse de cicatrisation, de limiter les marques visibles et d’éviter les adhérences au niveau des différentes couches de tissus.

La bonne santé d’un animal dépend essentiellement de l’observation, du bon sens et de la persévérance de son propriétaire.

Par France Le Peru, ostéopathe animalier dans le 77, 89, 45, 10, 91 et 94.

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