SABOT ET PIED DU CHEVAL : SON ANATOMIE

Les principales caractéristiques anatomiques du pied et des sabots des chevaux.

Biotine Cheval

En maréchalerie et d’une manière générale nous entendons par pied du cheval le sabot et son contenu. D’un point de vue purement anatomique, le pied du cheval est la portion distale du membre postérieur qui s’étend du jarret ou du genou au sabot inclus.

– Les structures externes du pied du cheval :
Le sabot est la boîte cornée qui chausse l’extrémité du doigt chez les chevaux. Il équivaut donc à un ongle qui serait extrêmement développé et refermé autour de la phalange distale.

– La paroi ou muraille du sabot du cheval :
Il s’agit là de la partie visible du sabot lorsque le pied du cheval est posé. La paroi contient environ 25% d’eau. Elle représente la lame épaisse de prés de 10mm enroulée en tronc de cône et réfléchi postérieurement pour former les barres.

– La paroi est divisée en 4 régions, l’obliquité, la direction et l’épaisseur de la paroi varient suivant les pieds :

1 – la pince
2 – les mamelles
3 – les quartiers
4 – les talons ou arcs boutants

– La face plantaire ou solairela sole du pied du cheval :
La sole forme la surface palmaire (membre antérieur) ou plantaire (membre postérieur). Elle est constituée d’environ 33% d’eau. Convexe à l’intérieur, elle est en forme de clé de voûte pour résister aux pressions. Cette corne est moins dure que la paroi mais assez résistante pour protéger la surface solaire du tissu velouté et de la 3ème phalange qu’elle recouvre.

– La fourchette chez le cheval :
C’est une masse de corne élastique à deux branches qui s’allonge en pointe vers la pince, comme un «V » allongé jusqu’au ¾ du pied du cheval. Elle occupe l’espace situé entre les barres et la sole. Elle contient environ 50% d’eau. Elle recouvre le coussinet plantaire
qui remplit d’autant mieux son rôle d’amortisseur lorsque la fourchette porte à l’appui. Ses branches forment deux lacunes latérales et une lacune médiane qui s’unissent vers l’arrière en talon par l’intermédiaire des glomes.

– La fourchette se divise en 3 parties :

1 – L’apex, extrémité antérieure
2 – La base, portion postérieure
3 – L’épine, crête centrale de la surface interne

Structure externe de la fourchette du sabot du cheval.

La sole et la fourchette forment le plancher du sabot. La corne de la sole et de la fourchette est élaborée par la chair veloutée. Sa croissance n’a lieu qu’en épaisseur. Elle est filandreuse, flexible et élastique.

– Le bourrelet périoplique du sabot du cheval:
Encore appelé périople ou bourrelet principal, le bourrelet périoplique est une mince bande de corne molle et souple autour de la couronne, et qui s’étend sur la partie supérieure de la paroi. Il sécrète un vernis qui protège la muraille du dessèchement et de l’excès d’humidité. La corne sécrétée par le bourrelet principal, pousse en étroite relation avec ses membranes de chair feuilletée et veloutée.

Les structures internes du pied du sabot du cheval

– Les tissus durs du pied du cheval :
L’os du pied ou phalange distale 3iéme  phalange. L’os du pied forme l’articulation du pied avec la 2ème phalange. Il sert de base de soutien au pied et donne sa forme au sabot. Il est concave en dessous pour répartir les charges reçues sur la partie convexe de la sole.

– L’os de la couronne du sabot du cheval 2ème phalange. C’est un os très court qui est dans le prolongement de l’os du paturon (1ère phalange).

– L’os naviculaire ou petit sésamoïde ou sésamoïde distal du cheval. C’est un petit os allongé qui se situe entre l’articulation de la 2ème et la 3ème phalange, sur la partie postérieure. Il agit sur le tendon du cheval perforant au moment où les articulations jouent entre elles à la pose du pied, en augmentant la tension du tendon et en freinant la descente de la 3ème phalange au fond de la boîte cornée.

L’os du pied, l’os naviculaire et l’os de la couronne sont entourés de cartilages, reliés par des ligaments et consolidés par des tendons.

Les tissus mous du sabot du cheval :

– Les fibro-cartilages complémentaires de la 3ème phalange ou cartilages ungulaires
– Le fibro-cartilage complémentaire ou latéral forme une aile de chaque côté de la 3ème Phalange. Ce sont deux lames d’un tissu élastique et résistant qui continuent l’os du pied en arrière en remontant sur les côtés. L’ossification de ces cartilages complémentaires donnent les formes osteocartilagineuses (synostoses).
– Le coussinet plantaire ou digital :
Il se trouve entre les fibro-cartilages, en arrière et en dessous du tendon fléchisseur des muscles profonds du doigt (tendon perforant). Il forme également les bulbes des talons. C’est un tissu élastique qui se comprime pour amortir les chocs du pied sur le
sol.

Les chairs du pied du cheval :

– Le chorion, couche dermique du pied ou tissu kéraphylleux. C’est une couche dermique lamellaire contenant environ 600 lames primaires et chacune de ces lames porte environ 100 lames secondaires. Ces lames sont formées par un assemblage de millions de petites « pailles » collées les unes aux autres. Chacune des « pailles » est constituée de protéines en spirales. C’est un tissu vascularisé qui assure la nutrition du pied en différentes parties.

Le tissu kéraphylleux est divisé en 5 parties :

  1. Le chorion périoplique du sabot du cheval. C’est la fine bandelette située dans le sillon périoplique qui se trouve au-dessus du
    bord supérieur de la paroi.
  2. Le chorion de la couronne du sabot du cheval. Il forme avec le chorion périoplique un épais bourrelet qui occupe le sillon de la couronne. Il est très vascularisé.
  3. Le chorion pariétal ou podophylle ou chair feuilletée du sabot du cheval. Le chorion pariétal est rattachée à la surface dorsale de la 3ème phalange, la chair feuilletée, constituée d’innombrables lames verticales réparties sur tout son pourtour, unit les parties vivantes à la corne. Sur le dessous se trouve la chair veloutée. Son rôle
    est de nourrir le sabot et de soutenir la 3ème phalange à l’intérieur du pied.
  4. Le chorion de la sole ou tissu ou chair veloutée du sabot du cheval. Le chorion de la sole est constituée d’une infinité de petits cônes, tapissant la face intérieure de la 3ème phalange et du coussinet plantaire situé sous la sole.
    5 -Le chorion de la fourchette du sabot du cheval. Il assure la nutrition et la croissance de la fourchette.

Structures internes du pied du cheval :

Vascularisation et innervation du pied. L’irrigation du pied du sabot du cheval
– Le pied est irrigué par les artères digitales propres palmaires médiales et latérales. Issues des artères tibiales caudale et crâniale, les artères plantaires vont donner au niveau de l’arcade tarsienne deux artères métatarsiennes. Ces dernières vont donner
ensuite des artères digitales qui s’anastomosent au niveau de l’apophyse basilaire de la troisième phalange pour former l’arcade semi-lunaire.
– L’arcade semi-lunaire se ramifie en artère du coussinet digital, artère du cercle coronaire, artère circonflexe l’os du pied, les rameaux podophylleux et les artères communicantes inférieures.

Le drainage du pied du cheval :

– Le drainage veineux est assuré par les veines satellites des artères digitales. Les veines métatarsiennes latérales, médiales et profondes procèdent à l’anastomose de deux veines digitales au-dessus des grandes sésamoïdes.
– Le drainage lymphatique est assuré par les vaisseaux lymphatiques ; ils sont très nombreux dans le pied et ils se répartissent dans les organes profonds (troisième phalange et membrane kératogène).

L’innervation du pied du cheval :
– L’innervation se fait par les nerfs digités communs plantaires III (issus du nerf palmaire médial) qui suivent le trajet des artères digitales ; chaque nerf se ramifie en deux branches à la hauteur des grands sésamoïdes.
La branche antérieure (rameaux dorsaux de la phalange intermédiaire du nerf digital propre plantaire latérale) innerve la couronne et la branche postérieure (rameaux plantaires de la phalange intermédiaire du nerf digital propre plantaire latéral) innerve le coussinet digital, les fibro-cartilages et l’appareil sésamoïdien.

Le fonctionnement du pied du sabot du cheval :

– Lorsque le pied touche le sol, les talons s’écartent. Par conséquent la fonction d’amortissement du pied ne peut se réaliser sans une parfaite élasticité du sabot et des fibro-cartilages complémentaires ainsi que de la fourchette. La solidité est assurée par l’intégrité du tissu osseux des phalanges, la rectitude des aplombs et la parfaite soudure entre la 3ème phalange et la boîte cornée par l’intermédiaire de la chair feuilletée.

Vue de profil :

– Au niveau du membre antérieur, la verticale, partant de la pointe de l’épaule, doit rencontrer le sol en avant de la pince.
– Au niveau du membre postérieur, la verticale, partant de la pointe de la fesse, doit passer à la pointe du jarret, suivre le bord des tendons, et arriver au sol un peu en arrière du pied

Vue de face :

– Au niveau des membres antérieurs, la verticale, passant par le poitrail, divise l’axe des membres en deux parties égales
– Au niveau des membres postérieurs, la verticale passant par le milieu de la croupe, divise l’axe des membres en deux parties égales

Aplombs réguliers du cheval :

– Quand le pied touche le sol, une partie du sang circulant dans le pied est contenue par la pression qu’exercent les fibro-cartilages. Ce sang constitue un coussin et contribue aussi à l’amortissement des chocs. L’os du pied, sous le poids du corps, bascule vers le bas et l’arrière, entraînant dans ce mouvement la partie antérieure du sabot auquel il est soudé, et écrase le coussinet plantaire et la fourchette. Le coussinet se trouve ainsi coincé entre la fourchette et le sol vers le bas, le tendon fléchisseur, l’os du pied vers le haut

– Le pied s’écarte donc sur les côtés en poussant les fibro-cartilages contre la paroi qui suivra, ainsi que les talons.

– La fourchette se déforme et son épine comprime le coussinet digital qui s’élargit sur les côtés et pousse contre les cartilages ongulaires de la 3ème phalange.Ces cartilages jouent le rôle de pompe et envoient le reste du sang dans le
membre.

– Si les cartilages ne sont pas sains, ils perdent leur élasticité et ne remplissent plus correctement leur fonction et le cheval s’expose à des commotions, à une circulation de retour insuffisante entrainant un engorgement des membres.

– Au poser, le pied s’écarte un peu au niveau des quartiers et beaucoup au niveau des talons. C’est pour ne pas empêcher cet
écartement que l’on ne broche jamais un fer à l’arrière.

– L’appui de la fourchette au sol est essentiel pour que le pied puisse jouer son rôle d’amortisseur. De plus, en ce qui concerne les normes du talon, la hauteur de celui-ci doit être égale à la moitié de la hauteur de la pince.
Si la hauteur du talon est supérieure à la moitié de celle de la pince on parlera de talon haut. A contrario si elle est inférieure à cette dernière on parlera de talon bas.

Les principales pathologies du pied du cheval :

  • Les affections ostéo-articulaires
  • Les défauts d’aplombs du cheval

Le pied est un organe absolument essentiel à la locomotion du cheval. Le vieil adage énoncé par l’Hippiatre LAFOSSE, « Pas de pied, pas de cheval « , nous rappelle qu’un cheval, même aux membres parfaits, est néanmoins inutilisable si les aplombs de ses pieds sont défectueux. Votre maréchal est là pour vous donner les conseils conjointement à votre vétérinaire et ostéopathe équin.

Au niveau des membres antérieurs du cheval :
– Trop ouvert du devant : les extrémités inférieures des membres sont en dehors de la ligne d’aplomb. Cela nuit à la rapidité des allures.
– Serré du devant : les extrémités inférieures des membres sont en dedans de la ligne d’aplomb. Les membres se rapprochent. Cela gêne la respiration en comprimant la cage thoracique. De plus le cheval risque de se faire des atteintes.
– Panard du devant : les membres sont tournés en dehors de la ligne d’aplomd, les coudes en dedans, seule la pince du pied est tournée en dehors. L’appui est alors incertain.
– Cagneux du devant : les membres sont tournés en dedans, les coudes en dehors. Le cheval à tendance ainsi à billarder.
– Genoux de bœuf : les genoux sont vers l’intérieur.
– Genoux cambrés : les genoux sont tournés vers l’extérieur. Pour ces deux derniers, l’articulation du boulet est très sollicitée.

Au niveau des membres postérieurs du cheval :
– Trop ouvert du derrière : les extrémités inférieures des membres sont en dehors de la ligne d’aplomb. Ce défaut a tendance à fatiguer l’arrière train.
Serré du derrière : les extrémités inférieures des membres sont en dedans de la ligne d’aplomb, ce qui entraine un déséquilibre de l’animal.
– Panard du derrière : Les membres sont tournés en dehors, les coudes en dedans. Ce défaut prédispose le cheval à se couper avec la lamelle du fer.
– Cagneux du derrière : les pieds sont tournés en dedans, et la pointe des jarrets en dehors ce qui provoque le vacillement des jarrets et prédispose l’animal à des blessures des talons internes.
– Jarrets cambrés : la pointe du jarret est tournée vers l’extérieur. Ceci prédispose l’animal à une usure prématurée de l’articulation.
– Jarrets clos : les jarrets sont tournés vers l’intérieur ce qui entraîne un ralentissement des allures.

Les défauts d’aplombs du sabot du cheval et leurs conséquences :

Membres Antérieurs

Trop ouvert du devant :
– nuit à la rapidité des allures.
– travail excessif de la partie interne du membre

Serré du devant :
– gêne de la respiration par compression de la cage thoracique
– risque d’atteintes

Panard du devant :
– appui incertain
– expose le cheval à se couper avec la mamelle du fer

Cagneux du devant :
– provoque des blessures aux talons et des coupures produites par l’éponge du fer

Genoux de bœuf :
– articulation du boulet très sollicitée
– nuisent à la vitesse et à la solidité

Membres Postérieurs

Genoux cambrés :
– articulation du boulet très sollicitée
– nuit à la vitesse et à la solidité

Trop ouvert du derrière
– fatigue l’arrière-main
– risque de molettes à la face interne du boulet et d’une boiterie éventuelle

Serré du derrière :
– équilibre instable
– risque d’atteintes

Panard du derrière :
– prédispose le cheval à se couper avec la mamelle du fer

Cagneux du derrière :
– jarrets vacillants
– risques de blessures aux talons internes

Jarrets cambrés :
– prédisposition à une usure prématurée de l’articulation

Jarrets clos :
– allures ralenties

Découvrez toute la gamme de biotine pour votre cheval ainsi que toute la gamme de graisse onguent et huile pour le sabot du cheval.
Les informations que vous pouvez lire émanent de publications médicales et vétérinaires rédigés par des professionnels de la santé. Le Paturon dégage toute responsabilité quant à l’utilisation des informations et conseils délivrés.

La composition du sabot du cheval et ses conséquences

Les sabots des chevaux sont des boîtes cornées sujettes à de nombreuses anomalies, blessures, carences et pathologies. Il n’est évidement pas question de cataloguer toutes ces possibilités mais nous pouvons comprendre certaines d’entre elles en regardant la composition chimique et biologique de la corne.
La croissance de la paroi est assurée à partir du bourrelet périoplique et, plus précisément, de la membrane basale. Les cellules vont se différencier pour devenir des kératinocytes.
A la fin de leur transformation, les kératinocytes sont des cellules mortes. En effet, il ne reste de la cellule presque que la kératine qui est une protéine, des minéraux et des microtubules permettant le lien entre chaque kératinocyte. La solidité de l’ensemble est donc assurée par ces composants.

Commençons par une comparaison entre les différentes compositions des structures (en %) :

Paroi

Sole

Fourchette

Eau

16,12

36,00

42,00

Matières grasses

0,95

0,25

0,50

Minérales et Sels

1,30

1,75

2,00

Matières organiques

81,63

62,00

55,78

Eau : le pourcentage d’eau plus important dans la fourchette (42 %) la rend plus sensible à des développements bactériens. Ce facteur explique entre autres des phénomènes de pourriture. On observe aussi que la paroi possède une certaine quantité d’eau (16 %), nécessaire pour donner de la souplesse.
Matières grasses : certainement sous forme de cires (mélanges de d’esters d’acides gras et d’alcools à longue chaîne et d’esters de stérols), elles servent d’imperméabilisant et de lubrifiant pour la croissance du sabot, sans compter qu’elles permettent de limiter l’impact du froid sur la flexibilité des tissus.
La cire qui recouvre normalement la paroi va limiter les échanges d’eau. Si elle fait défaut, l’eau va pouvoir pénétrer dans la paroi si les conditions sont humides et en sortir si elles sont sèches. Dans les deux cas, les caractéristiques mécaniques de la paroi seront altérées.
Les matières organiques sont les protéines. La paroi possède un pourcentage plus élevé de protéines du fait que la composition des kératinocytes est majoritairement la kératine.

Voyons maintenant la composition minérale du sabot des chevaux :

S

Cl

Ca

P

Mg

Na

K

Cu

Zn

Fe

Mn

Se

g / kg de matière sèche S,C1,Ca,P,Mg, Na, K

mg / kg de matière sèche Cu, Zn, Fe, Mn, Se

19.1

3.7

551

240

137

637

957

5.8 (5.4)

155 (171)

567

1.7

0.23 (0.24)

Les chiffres entre parenthèses correspondent à un sabot fragilisé. 
Le taux de soufre s’explique par la kératine. En effet, la production de kératine commence par la cystéine (acide aminé soufré) donnant la cystine, composé principal de la kératine. La cystéine ou son précurseur la méthionine doivent donc être apportés dans l’alimentation afin d’assurer la croissance optimale du sabot mais aussi des poils et des crins. Attention à la qualité des protéines de la ration.
Nous pouvons remarquer un rapport phospho-calcique (Ca / P) d’environ 2,3 (551/240). L’os a, lui, un rapport de 1,8. Alors on peut donc se poser la question du rapport de 1,5 en entretien et 1,8 en croissance préconisé dans l’alimentation.
Il se trouve que le calcium est très peu éliminé alors que le phosphore sert à produire le phosphate permettant l’alcanisation des urines (et du sang). En gros, pour une molécule de calcium éliminée, cinq de phosphore suivent le même chemin, il faut donc relativement plus de phosphore dans l’alimentation. On comprend que le rapport phospho-calcique descend malgré les compositions minérales de l’os et du sabot.
Le zinc, le cuivre et le fer sont liés à la production de métalloprotéinases de la matrice (MMP). Ces enzymes détruisent certaines liaisons entre les cellules destinées à devenir des kératinocytes et la membrane basale.
Dans le cas d’une fragilisation du sabot, observe une diminution de la teneur en zinc et en cuivre et une augmentation de la teneur en sélénium.
La carence en cuivre est extrêmement fréquente. En effet, les fourrages et les céréales sont pauvres en cuivre, au point de n’apporter qu’environ 50 % des besoins journaliers . La complémentation en cuivre doit donc être systématique. Pour le zinc, la carence est fréquente.
L’excès de sélénium provoque une inhibition des enzymes sulfhydriles. Ces enzymes donnent les liaisons soufrées (-SH, groupement thiol) pour la production des acides aminés soufrés nécessaires à la kératine. Or le sabot ne tient qu’au niveau du bourrelet à l’aide de la kératine. Si la quantité de cystéine produite est insuffisante alors la quantité de kératine contenue dans la cellule est trop faible ou en tout cas inférieure à la normale.
A un moment, les kératinocytes au niveau du bourrelet ne peuvent plus supporter le poids du sabot et cassent. Le sabot non maintenu va alors glisser le long des lamelles jusqu’au sol : c’est le désabotage !
Petit intermède sur la biotine : comme vous l’avez compris, il faut produire les acides aminés nécessaires à la kératine. La vitamine B8 (ou H ou biotine) est une coenzyme importante pour la fabrication des acides aminés par transport du groupement carbonyle de l’acide aminé.
S’il n’y a pas suffisamment de biotine, les muscles seront les premiers servis puisque les plus faciles d’accès pour la vitamine. Pour arriver dans la matrice, cette vitamine hydrosoluble doit diffuser jusqu’à elle donc cela prend plus de temps et limite son arrivée. Un apport complémentaire de biotine pour le cheval est donc efficace pour améliorer la qualité du sabot si, et seulement si, les apports alimentaires en acides aminés soufrés, en cuivre et en zinc sont suffisants.
© Le Paturon