EMPHYSÈME CHEVAL
L’emphysème chronique des équidés – L’ emphysème chez les chevaux et les poneys
L’emphysème, qu’est-ce que c’est ?
Aussi appelé obstruction récidivante des voies aériennes (ORVA) ou bronchopneumonie obstructive chronique, l’emphysème est un syndrome que l’on retrouve aussi bien chez les chevaux que chez les poneys et même les ânes.
Il se caractérise par des difficultés respiratoires (dyspnée), avec ou sans production de mucus et des poumons surdimensionnés. Le mucus peut s’accumuler à l’intérieur des poumons ou être extériorisé sous forme de jetage.
Autrefois, cette maladie avait le nom de pousse d’où l’adjectif poussif qui passé dans le langage courant. En effet, le cheval ayant du mal à respirer, il expire en « poussant » volontairement avec ses muscles abdominaux qui se développent petit à petit de façon anormale formant une arête le long de l’arc costal.
Cette expiration particulière se fait donc en deux temps : un temps « normal » et un deuxième où les muscles « poussent » pour faire sortir l’air. On peut aussi observer des naseaux dilatés, un essoufflement à l’effort (le cheval est « poussif ») voire une incapacité à le fournir, une toux persistante et un anus saillant.
Comment mes chevaux ou mes poneys peuvent-ils devenir emphysémateux ?
Suite à une inflammation infectieuse ou allergique chez le cheval, le mucus qui s’accumule dans les poumons, va former des films dans les bronches des chevaux qui se rétractent et se dilatent. Ces films vont ensuite mousser avec le passage de l’air et sécher par endroits.
On forme alors des milliers de petites bulles qui contiennent chacune une portion d’air humide totalement indépendante de l’air respiré. Certaines bloquent complètement une alvéole et isolent tout une zone. Et si une bactérie arrive à y pénétrer, elle y trouvera un milieu propice à son développement. Les produits inhalés et les éventuels médicaments ne pouvant atteindre la zone, elle y sera aussi protégée.
Ces petites poches d’air peuvent s’éclater sous la pression, provoquant un crépitement audible à l’auscultation.
On observe donc une obstruction des petites bronches et des bronchioles qui diminue le passage de l’air, une broncho-constriction (bronchospasme comparable à l’asthme) suite une hypersécrétion de mucus. Tous les facteurs générant une sécrétion de mucus sont donc des facteurs déclenchants.
L’origine de l’emphysème est souvent mal déterminée. L’exposition à la poussière et aux moisissures, aux pollens sont des facteurs d’apparition et de déclenchement des crises. Mais ce peut être aussi à la suite d’une infection respiratoire mal soignée.
Que faire pour soulager mon cheval emphysémateux ?
Produit naturel pour le traiter l’emphysème chez le cheval
L’emphysème est une maladie incurable. Lors des épisodes aigus, un traitement vétérinaire est indispensable. Chaque crise aggravant la situation, le propriétaire doit prendre des mesures pour éviter autant que faire se peut de nouvelles crises et assurer une bonne qualité de vie à son cheval. Pris à temps et bien suivi, un cheval emphysémateux peut avoir de beaux jours devant lui y compris sur un plan sportif.
Éviter que le cheval respire de la poussière
Le cheval doit respirer le moins de poussière possible : préférer le pré au box, le box ouvert vers l’extérieur à celui qui est à l’intérieur d’un bâtiment, la carrière de sable bien mouillée au manège de sciure sec, le stockage de la paille et du foin ailleurs que dans les écuries, sortir le cheval pour le pansage. Sans parler d’un coup de balai ou de tête de loup de temps en temps… hors de la présence des chevaux bien sûr.
Éviter les gaz irritants
L’ammoniac est le premier d’entre eux. Il ne faut donc jamais curer le box d’un cheval ou d’un poney emphysémateux sans le faire sortir d’abord. Pour ce type de chevaux, la technique dite du « box d’hiver » est à proscrire. Si c’est possible, ramasser quotidiennement les crottins.
Bien alimenter mon cheval emphysémateux : une ration sur mesure
Les fourrages doivent être secs, sans moisissures et non poussiéreux. Ils doivent être distribués sur le sol ou dans un filet placé assez bas pour que le nez du cheval soit au-dessus du foin. Le foin peut être mouillé ou trempé. Le traitement à la vapeur (streamer, purificateurs de foin) donne d’excellents résultats car il détruit aussi les spores. Le préfané (ou enrubanné) de bonne qualité est aussi conseillé.
Rejeter les granulés de mauvaise qualité qui se délitent, l’orge aplatie ou le maïs concassé trop fin car le cheval souffle sur sa ration. Sinon, on doit mouiller le produit ou le mettre dans une préparation comme un mash.
Il faut éviter une production d’ammoniac importante dans le gros intestin qui via le sang pourrait irriter les poumons par voie interne et qui en outre sera éliminé dans l’urine ou les crottins puis se dégagera dans le fumier provoquant cette fois-ci une irritation par l’environnement.
Pour cela, lors de changements de régime alimentaire, la transition doit être particulièrement lente pour permettre aux bactéries de s’adapter (> 10 jours). La ration doit contenir peu des protéines mais des protéines très digestibles et de grande qualité et beaucoup de fibres.
En outre, l’adjonction de facteurs d’hygiène digestive comme les levures vivantes sélectionnées, les probiotiques ou prébiotiques testés pour améliorer la digestion, pourrait être profitable.
Au travail : gérer le poney ou le cheval de sport atteint d’emphysème
Il faut adapter le travail demandé à sa forme ou à sa méforme du jour.
Le travail doit se faire de préférence à l’extérieur. Pour le travail en manège ou en carrière, le sol doit être bien arrosé. En effet, à l’effort, le rythme respiratoire s’accélère et le cheval peut inspirer beaucoup de poussière.
L’échauffement doit être progressif. Le cheval doit pouvoir tousser pour évacuer le mucus : échauffer rênes longues et si cela persiste renoncez pour un temps à le placer.
Si le cheval est peu atteint, un petit temps de galop soutenu en fin d’échauffement l’aide à se débarrasser des mucosités qui l’encombrent. Mais, s’il est plus sérieusement touché, l’oxygénation insuffisante lui interdit ce type d’effort.
Si le cheval a vraiment du mal à respirer, offrez-lui un travail lent, qui oxygène bien les muscles. Le travail non monté sans sangle ou surfaix qui gêne la respiration est excellent.
Faciliter la respiration du cheval
Les produits aux plantes, quelques gouttes d’huiles essentielles dans un seau d’eau très chaude sont autant de mesures régulières qui facilitent la respiration du cheval améliorant sa respiration et espaçant ses crises.
Pour Le Paturon Catherine Kaeffer
© Le Paturon
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