L’HYDRATATION DU CHEVAL ET DU PONEY

Electrolytes cheval. Réhydratation des chevaux et des poneys

La déshydratation d’un cheval ou d’un poney est une chose classique en été ou lors de compétitions comme le CSO, le CCE et surtout l’endurance.

Comment réhydrater un cheval ?

L’eau dans l’organisme du cheval :
Le corps des chevaux est composé d’eau à environ 60 %. Cette eau est répartie dans différents secteurs :
40 % du poids correspond à l’eau intracellulaire (dans les cellules),
20 % du poids correspond à l’eau extracellulaire (15 % interstitielle = entre les cellules et 5 % plasmatique = dans le sang).
L’eau ne reste pas compartimentée mais se déplace selon les besoins entre les différents compartiments. Ces besoins sont dictés par ce que l’on appelle l’osmolarité plasmatique, c’est-à-dire les concentrations en ions et en certaines molécules (l’albumine par exemple) dans le sang.


Une osmolarité plasmatique élevée conduira un afflux d’eau vers le plasma sanguin donc du secteur intracellulaire vers l’extracellulaire. La déshydratation va donc s’équilibrer entre les deux compartiments. Mais dans certains cas, il peut arriver que cet équilibrage ne se fasse pas et donc que l’on ait une déshydratation pure de l’un ou de l’autre des compartiments.
Une osmolarité plasmatique abaissée va faire passer l’eau du plasma sanguin vers le compartiment intracellulaire donnant une hyperhydratation intracellulaire.
L’ion par excellence de l’osmolarité plasmatique est le sodium (Na+) apporté notamment par le sel (NaCl). Sa concentration (quantité de sodium divisée par le volume de sang) va donc jouer énormément sur l’osmolarité.
On va donc parler de deux déshydratations : l’intracellulaire ou l’extracellulaire.

Comment s’imbriquent la soif et la déshydratation chez les équidés (cheval, poney, âne) ?

La sensation de soif est due en très grande majorité à la déshydratation intracellulaire (pas assez d’eau à l’intérieur des cellules). C’est la soif « osmotique ».
La déshydratation extracellulaire (pas assez d’eau à l’extérieur des cellules donc notamment dans le sang et les fluides organiques) produit une baisse de la pression artérielle susceptible d’engendrer une soif « volumétrique ». Mais cette soif est très faible puisque le rythme cardiaque peut se charger de compenser plus rapidement la perte de tension.
L’information à retenir est donc que la soif est due à une déshydratation intracellulaire elle-même la conséquence de l’osmolarité plasmatique.

Plusieurs points vont découler de ces informations :

un cheval peut être déshydraté sans avoir soif. Dans ce cas, lorsque vous lui apportez de l’eau, il va la dédaigner. C’est le cas lorsque les pertes en minéraux sont supérieures ou égales aux pertes en eau (diarrhées, transpiration très abondante, pertes rénales, brûlures, certains médicaments).
La réhydratation ne peut donc pas se résumer à donner de l’eau au cheval ou au poney déshydraté mais doit prendre aussi en compte les minéraux.

Quand un cheval peut-il être déshydraté ? Et pour les juments poulinières ?

Le cheval est déshydraté si ses pertes en eau ne sont pas couvertes par les apports.
Pertes augmentées : jours de grande chaleur, efforts importants et longs, transports, diarrhées quelle qu’en soit la cause…
Pour la jument qui allaite son poulain, l’apport en eau est primordial du fait de la production du lait. En effet, une jument de selle produit jusqu’à 19 litres de lait par jour.
Apports insuffisants : problème d’alimentation en eau y compris en hiver en cas de gel. Le cheval est très sensible à la qualité et aux caractéristiques de l’eau. Une odeur, un goût nouveau peuvent l’amener à la dédaigner.
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La réhydratation de cheval ou du poney :

Seuls les cas de déshydratation légère peuvent être traités. Les autres nécessitent un avis vétérinaire.
Une réhydratation doit se faire doucement. Sinon on risque une hypertension artérielle avec œdème et une hypertension intracrânienne puisque les échanges entre les deux compartiments ne seront pas assez rapides pour compenser l’arrivée d’eau dans le secteur extracellulaire.
Comme nous l’avons vu, la concentration en sodium dans le sang est importante. Donc afin de réhydrater correctement, il fa ut apporter des minéraux pour compenser en douceur les pertes et donner le temps pour l’eau de passer d’un compartiment à l’autre.
Il faut donc assez de minéraux pour que l’hydratation intracellulaire soit optimale et que l’animal boive la quantité d’eau perdue (pas de perte de poids). Mais il n’en faut pas trop sinon on aggrave la déshydratation intracellulaire avec au final, le décès de l’animal dans les cas extrêmes.
Selon les études qui ont été menées, un cheval de sport qui perd 20 litres de sueur va boire maximum 13 litres d’eau pure donc à peine la moitié de ses besoins réels. Par contre, avec l’eau isotonique (à une concentration à 9 pour mille de sodium), le cheval va boire environ 23 litres.
Avec un soluté de réhydratation hypertonique habituel (plus complet que ce que l’on peut faire par soi-même), il faut d’abord faire boire de l’eau pure avant d’administrer le soluté.
Cependant, la prise du soluté doit se faire dans les cinq minutes après le début de la consommation d’eau pure. En effet, notre cheval qui a beaucoup transpiré, va mettre cinq minutes environ pour consommer 9 des 13 litres de sa prise maximale. Si on le laisse boire de l’eau autant qu’il veut, on prend le risque qu’il refuse le soluté et que sa réhydratation soit incomplète.
C’est pour cette raison qu’il est souvent recommandé sur les boites d’électrolytes de laisser une eau claire et propre à disposition du cheval.
Que vous donniez des électrolytes ou pas, faites bien attention à ce que la température de l’eau ne soit pas trop fraîche et « coupez l’eau » au cheval régulièrement en introduisant un doigt dans la bouche au niveau des barres. En effet, un apport brutal d’eau froide dans l’estomac d’un cheval assoiffé, l’expose aux redoutables « coliques d’eau ».