La glucosamine est un sucre, avec une structure assez proche de celle du glucose. Elle est aujourd’hui utilisée comme complément à la fois chez l’homme, le chien, le chat et ce qui nous intéresse le plus, le cheval. Les cellules de cartilage se servent de cette molécule car celle-ci contribue à l’élasticité du cartilage.
Le cartilage a un rôle très important. En effet, il recouvre les surfaces osseuses dans les articulations et, selon les mouvements, il protège des diverses pressions exercées lors d’exercices comme des sauts, des rotations etc. Les cartilages des articulations permettent d’éviter les frottements entre les os et amortissent les chocs. Ils peuvent bouger mais sont aussi résistants et élastiques pour supporter les contraintes.

Les articulations de nos chevaux sont des éléments sensibles et importants à surveiller. Ils peuvent être la cause d’une retraite anticipée. L’articulation est toujours fortement sollicitée lorsque le cheval est au travail : pour un galop rythmé, un parcours de saut d’obstacle ou une balade sur une route, elle est mise à rude épreuve. En effet, un cheval au travail met plus de pression sur son organisme qu’un cheval au naturel. Ce stress est bénéfique pour l’articulation car il permet, notamment son renforcement ; la contrainte récurrente permet d’augmenter sa résistance. Les problèmes apparaissent lorsque ces contraintes deviennent trop fortes car chaque cellule de l’organisme à une capacité à se régénérer jusqu’à une certaine limite, dépendante de chaque individu. La dose de traumatisme est alors plus élevée que la capacité de régénération et les tissus de l’articulation se dégradent.

Lorsque les lésions l’emportent sur la régénération au travail, une inflammation locale s’installe au fur et à mesure et peut persister dans le temps malgré les tentatives de l’organisme pour la combattre. Ce déséquilibre entraine peu à peu une modification des propriétés mécaniques du liquide synovial et du cartilage de l’articulation : le liquide synovial se trouve entre les cartilages articulaires et permet des mouvements fluides et non douloureux, c’est le lubrifiant de l’articulation, le cartilage permet l’amortissement. On voit alors apparaitre une grande fragilité et ces lésions induisent assez souvent le développement d’arthrose.
En plus de cela, certains chevaux peuvent présenter des prédispositions à cette maladie comme les chevaux plus vieux que 10 ans ou encore ceux qui sont en surpoids.
Des précautions doivent donc être mises en place, surtout pour les chevaux à prédispositions. Nous avons vu que l’effort peut être une cause de lésions donc il faut veiller à réaliser un entrainement adapté à chaque animal, avec un terrain entretenu et souple. Le maréchal peut aussi beaucoup jouer, il doit donc travailler en conséquence et surtout être mis au courant. Si l’arthrose est bel et bien installée, appeler le vétérinaire est indispensable ! Il vous conseillera un traitement adapté et d’éventuels soins locaux pour soulager les articulations. Enfin, il a été prouvé que distribuer un complément alimentaire peut aider le cheval : mais que choisir ?

L’ajout de glucosamine dans la ration, en tant que complément alimentaire, est désormais un atout bien connu dans le soutien des articulations du cheval. En effet, cet ingrédient est l’un des plus connus pour la formation du cartilage. Il s’agit d’un nutriment essentiel pour l’articulation.
On peut retrouver la glucosamine sous trois formes : le sulfate de glucosamine, la N-acétyl glucosamine ou encore le chlorhydrate de glucosamine. Cependant, il a été montré dans plusieurs études que seule le sulfate de glucosamine est efficace en cure pour les articulations. Ceci s’explique par le fait que les chevaux savent mieux utiliser une molécule sous forme de sulfate du fait d’une biodisponibilité plus grande qu’une forme chlorhydrate par exemple. Il s’agit donc d’un chondroprotecteur ! Pour plus d’efficacité, vous pouvez aussi choisir un complément de glucosamine accompagnée de MSM, d’acide hyaluronique et d’Omega 3 par exemple.

La glucosamine peut aussi être utilisée en prévention des problèmes articulaires. Elle est fréquemment utilisée dans le but de protéger le cartilage chez le cheval de sport ou de loisir car les contraintes peuvent être importantes et répétées durant le travail.

Nous allons nous intéresser à une étude scientifique de 2016 qui s’est intéressée à l’utilisation de ce complément chez le cheval. Ils ont utilisé deux groupes de chevaux : un qui reçoit une ration classique, l’autre une ration complétée avec du glucosamine (pour un cheval de 500kg, on donne 15g par jour). Tous les chevaux étudiés avaient des problèmes articulaires causés par une pratique sportive trop intense ou un début d’arthrose. Les résultats parlent d’eux-mêmes : les cartilages des chevaux qui ont reçu le complément ont mieux résisté. En effet, les processus de consolidation des cartilages lésés semblent être favorisés, ce qui fait partie des effets préventifs. Enfin, les conséquences négatives des traumatismes antérieurs sur les cartilages articulaires ont été limités. Les effets de la glucosamine sur la santé des articulations du cheval semblent être donc largement positifs, que ce soit pour une action préventive ou une action post-traumatique. En effet, il a été prouvé que ce nutriment est utilisé par les chondrocytes (cellules cartilagineuses) pour la mise en place de structures qui participent à l’élasticité du cartilage.

Il est difficile d’estimer la quantité exacte qu’il faut donner à son cheval par jour car elle varie selon l’âge, la locomotion, le degré de cartilage atteint ou encore l’activité de l’animal. Il n’y a pas de formule valable pour tous mais on estime qu’un cheval doit recevoir entre 5 et 10g par jour de sulfate de glucosamine. Comme nous l’avons vu plus haut, l’association avec du MSM, de l’Omega 3 ou de l’acide hyaluronique peut être très intéressante. Selon le complément choisi, le constructeur indique généralement la quantité nécessaire pour chaque cheval. En revanche, il ne faut jamais hésiter à appeler le vétérinaire pour des conseils, il est aussi là pour cela !

Il est bon de se demander si l’ajout de glucosamine dans la ration a des effets dopants sur l’animal. En effet, ce complément est généralement donné à des chevaux de sport. Il faut donc s’assurer pour la compétition que cette substance n’est pas interdite. Il faut aussi s’assurer que le risque d’une contamination accidentelle soit écarté. La glucosamine en elle-même n’est pas une substance dopante, en revanche il faut s’assurer que tous les éléments de la composition du complément n’en soient pas non plus.
Voici quelques substances interdites qu’il faut absolument éviter : la caféine, la morphine, l’atropine, la theobromine, la tréophylline etc. Lorsque l’on se procure un complément, il faut donc s’assurer que la marque utilise des matières premières totalement non dopantes et qu’elle évalue les éventuels risques en conséquence.
Il faut aussi savoir lire les étiquettes des différents produits pour assurer une bonne alimentation de votre cheval. Les compléments pour les articulations ne nécessitent pas de nutriments spécifiques pour la bonne absorption de toutes les substances présentes. Par conséquent, si vous voyez sur l’étiquette de votre produit complémentaire une forte quantité de luzerne par exemple, il faut alors se demander si vous ne payez pas des ingrédients inutiles ou tout au moins non spécifiques au renforcement des articulations. Chaque propriétaire souhaite trouver la meilleure solution pour son cheval, le plus souvent au coût le plus bas possible, une bonne lecture des étiquettes est donc indispensable.