Résistance du cheval au froid

Résistance du cheval, du poney et du poulain au froid

Lorsque bien au chaud au coin de la cheminée, on regarde notre cheval dehors, admettons-le, on a froid pour lui et on se sent un peu coupable. Mais qu’en est-il vraiment ?

Chaque animal a une zone de neutralité thermique c’est-à-dire une plage de températures où il peut sans aucun problème réguler sa température interne.

Cette place est délimitée par une température critique haute et une température critique basse… Cela veut dire que s’il fait plus chaud que la température critique haute, l’animal aura du mal à ne pas vous faire un coup de chaleur. Et s’il fait plus froid que la température critique basse, il aura du mal à se réchauffer.

Pour un cheval adulte à l’entretien, adapté à des conditions climatiques tempérées, la zone de neutralité thermique est entre + 5 ° et + 25 °C.

Par contre, s’il est adapté à des conditions froides, sa zone de neutralité thermique est entre – 15 ° et + 10 °C. Le temps d’adaptation est de 3 semaines.

Cela explique qu’on voit des chevaux trembler parfois en automne. Ils sont encore en mode été et donc si on descend en dessous de 5, ils ont des problèmes pour s’adapter. Le même cheval 3 semaines plus tard pourra descendre allègrement à –10 ° sans en souffrir. S’il doit passer l’hiver dehors, il vaut donc mieux lui permettre de gérer sa température en lui offrant un abri et en augmentant sa ration qu’en courant chercher une couverture cheval.

De la même façon, au printemps, si les températures remontent trop vite, les chevaux peuvent en souffrir puisque eux sont encore en mode « hiver ».

Plusieurs choses jouent dans la résistance au froid : plus un animal est gras (et/ou a une grosse fourrure), plus il est isolé et donc moins il dépense. Mais aussi plus un animal est petit, plus la surface de peau est importante par rapport à son poids et plus il perd sa chaleur rapidement.

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En général, les poneys bien que petits n’ont pas de gros problèmes car ils sont souvent un peu gras et en outre, ils ressemblent en hiver à des nounours. Mais il faut surveiller les poneys qui ayant beaucoup d’arabe ont récupéré le poil fin du papa. Par contre, il y a un animal maigre, petit et de surcroît immature, c’est le poulain.

Même adapté à des conditions froides le jeune cheval de plus de 6 mois ne peut descendre sans problèmes en dessous de – 10 °C.

Pour un poulain de moins de 10 jours, la température basse critique est de + 20°C… cela veut dire que si un poulain naît en hiver, il faut absolument lui donner les moyens d’avoir au niveau de sa peau, cette température : abri sec, litière épaisse, possibilité de se coucher sur un sol bien isolé. Si le temps est très froid, il lui faudra en plus une couverture.

On peut aussi utiliser les radians comme on le fait pour d’autres animaux. Attention dans ce cas à la qualité de l’installation électrique et à la distance avec la paille. Le radian doit être assez haut pour ne pas que le poulain puisse se brûler. Attention aussi s’il y a trop de poussière sur les murs ou les poutres. Elle pourrait prendre feu.

Pour savoir si un appareil de chauffage chauffe suffisamment, trop ou pas assez, observez le poulain. S’il se met systématiquement dans la zone la plus chaude lorsqu’il ne tête pas, c’est qu’il a froid. S’il se met totalement en dehors, c’est qu’il a trop chaud et que le chauffage doit être baissé ou n’est pas nécessaire. Sa position doit être en milieu de zone si votre radian est bien réglé.

Le séchage juste derrière la naissance pour éviter qu’il ne se refroidisse devient un incontournable. Plutôt que de la paille qui est un peu irritante pour sa peau, utilisez de vieilles serviettes de toilette.
Pour des chevaux adultes, qui affrontent des températures très basses, le simple fait d’être au sec et d’être coupé du vent augmente beaucoup la tolérance des chevaux au froid.

Un cheval dans un abri bien conçu a une perte de chaleur jusqu’à 20 % inférieure à celle qu’il aurait dehors. Le fait de pouvoir se coucher au sec, en limitant la surface exposée permet aussi d’économiser 20 à 25 %.

Si le cheval est sec, un bon coup de brosse, en décollant le poil facilite la piloérection (redressement du poil).

Le brossage donne du gonflant qui assure une meilleure isolation et donc réchauffe le cheval… et le cavalier.

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A noter qu’on pense souvent les purs plus fragiles. Ce n’est pas exact. Leur température basse critique est la même que celle des autres chevaux. La seule différence c’est que certains d’entre eux ont un poil plus fin et qu’ils sont souvent menés plus minces.

A ce sujet, il n’est guère raisonnable de mettre en plein air intégral un cheval dont la note d’état corporel est inférieure à 3 et qui d’autre part n’aurait pas eu une période d’adaptation d’au moins 3 semaines avant la baisse des températures.

De la même façon, il n’est pas souhaitable de laisser en extérieur un cheval qui n’aurait pas au moins 50 % de ses besoins d’entretien couverts. Ce type de situation peut se rencontrer lorsqu’un animal gras que l’on souhaite voir maigrir, se retrouve avec une herbe ou un foin de faible qualité nutritive alors que ses besoins augmentent à cause du froid. Les poulinières allaitantes doivent être particulièrement bien suivies sur le plan alimentaire car non seulement elles doivent se chauffer, mais elles doivent couvrir les dépenses liées à la production du lait… et je vous rappelle que le lait est servi chaud au poulain…

Un cheval de compétition est moins armé contre le froid qu’un cheval « normal ».

En effet, ses mécanismes de production d’énergie sont largement orientés vers le travail musculaire et la production de chaleur est moins efficace. La différence peut être de 1,5 à 2 °C.

Enfin la tonte d’un cheval peut remonter sa température basse critique de 4 à 5 °C.

Cela veut dire que si on a un cheval de sang au poil fin, qui est assez maigre, qui fait de la compétition et qui est tondu, qui est habitué à sa couverture et à son écurie bien chaude, on peut avoir des problèmes dès 0 °C voire même avant.

Si votre cheval travaille et qu’il n’est pas tondu, il faut faire beaucoup plus attention qu’il revienne bien sec, ce qui n’est pas toujours facile. Il faut donc prévoir un temps de pas long qui peut aller jusqu’à plus d’une demie heure, pour que le poil d’hiver ait le temps de sécher.

Cela veut dire que si l’on a un cheval mené en plein air et non tondu, il faudra se limiter à un travail qui peut être de longue durée mais dont l’intensité doit être légère pour éviter tout problème.

Attention aussi aux couvertures imperméables qui empêchent l’eau de transpiration de s’évacuer normalement et qui paradoxalement peuvent « refroidir » le cheval. Elles ne sont utilisables que pour des chevaux tondus, menés en box, qu’on sort quelques heures au paddock. Par contre, elles posent problème pour une utilisation continue sur un cheval en plein air intégral.

A noter qu’il y a une grande différence entre un cheval mouillé par la pluie et un cheval mouillé par la transpiration. La pluie mouille essentiellement le poil du dessus mais le contact avec la peau reste le plus souvent sec et le cheval ne prend pas froid.

La transpiration par contre, mouille d’abord la peau et donc une fois refroidie sera d’autant plus ennuyeuse. Le vieux bouchon de paille est une solution qui permet de bien frotter le poil pour favoriser l’évaporation de l’eau donc le séchage.

Mais il est souvent plus rapide et mieux toléré par les chevaux sensibles, d’utiliser comme pour les poulains de vieilles serviettes éponge qui vont absorber l’eau rapidement.
Si votre cheval reste dehors, sauf nécessité absolue, il ne faut pas le doucher ou le shampooiner. En effet, même si le séchage se fait bien, la couche de graisse qui le protège sera enlevée et la pluie pénétrera mieux.

Sur un plan alimentaire, un cheval en plein air doit recevoir un régime riche en fourrage de bonne qualité, placé dans un endroit un peu protégé pour éviter que le temps d’affouragement soit pour eux synonyme d’exposition trop prolongée aux intempéries. Ils pourraient limiter leur consommation.

© Le Paturon