Acides gras cheval : les bienfaits des huiles riches en omégas 3, 6 et 9
Chez un organisme animal, les lipides représentent l’une des trois sources énergétiques, avec les glucides et les protéines. Leur apport, dans l’alimentation du cheval, n’est donc absolument pas à négliger. En plus de leur rôle de réserve énergétique, les lipides ont un rôle structural, informatif mais aussi d’autres fonctions variées. Au sein de cette grande famille des lipides, il est possible de distinguer les lipides simples dont font partie les acides gras. Ils sont appelés ainsi car ces molécules sont uniquement constituées d’atomes de carbone, d’oxygène et d’hydrogène. Les acides gras sont divers et comprennent les huiles, les graisses ainsi que les omégas 3, 6 et 9. Ces derniers sont généralement évoqués quand il s’agit de nutrition chez le cheval car ils sont primordiaux.
Qu’est-ce qu’un acide gras cheval ?
Les acides gras sont souvent composés d’un nombre pair d’atomes de carbone, ce dernier dépasse rarement 28. Le fait que ce nombre soit pair s’explique car la synthèse d’acides gras dans l’organisme implique généralement l’ajout d’acétate, via une molécule d’acétylcoenzyme A, qui est composée de 2 carbones. Chez les mammifères, l’acide gras le plus long pouvant être synthétisé est l’acide palmitique à 16 carbones. Ceux à plus longue chaîne carbonée sont synthétisés à partir de l’acide palmitique ou proviennent directement de l’alimentation. On comprend alors mieux qu’il existe des acides gras dits essentiels : ils ne peuvent pas être synthétisés par l’organisme mais doivent être apportés par l’alimentation.
Les acides gras sont des molécules amphiphiles ce qui signifie qu’une région est hydrophobe (repoussant l’eau) alors que l’autre est hydrophile (stabilisée dans l’eau). Leur affinité, au sein des solutions aqueuses, est donc complexe et est différente en fonction de la nature de l’acide gras. La région hydrophile est la même pour tous et est composée d’un atome de carbone et de deux atomes d’oxygène, dont un chargé négativement (COO-). Quant à la partie hydrophobe, elle varie en fonction de l’acide gras.
Quels sont les types d’acides gras cheval ?
En biochimie, on distingue les huiles des graisses par la présence ou non de doubles liaisons entre les atomes de carbone de la partie hydrophobe de la molécule. Contrairement aux graisses qui n’ont pas de doubles liaisons et qui sont donc dites saturées, les huiles présentent des doubles liaisons toujours séparées par 3 carbones et sont dites quant à elles insaturées. On distingue les acides gras mono-insaturés comme les omégas 9 (acide oléique) et ceux poly-instaurés comme les omégas 3 et 6.
Contrairement aux omégas 9, les omégas 3 et 6 sont des acides gras essentiels. Les animaux ne sont pas capables de former d’omégas 6 à partir d’omégas 9 alors que c’est possible pour les végétaux. A partir de ces acides gras essentiels, il est possible de synthétiser des molécules plus complexes aux rôles primordiaux.
Il existe plusieurs types d’acides gras :
- Les acides gras volatils comprennent l’acétate (2 carbones), le propionate (3 carbones) et le butyrate (4 carbones) : Ils se forment dans le côlon par fermentation grâce au microbiote intestinal. Le butyrate est consommé directement par la muqueuse colique, c’est son principal carburant énergétique. Le propionate est utilisé comme substrat de la néoglucogenèse (voie métabolique permettant de synthétiser du glucose sans précurseurs glucidiques) dans le foie. L’acétate est utilisé directement comme source d’énergie par les muscles et les reins.
- Les acides gras à chaîne courte composés de 6, 8 ou 10 atomes de carbone et principalement retrouvés dans le lait de chèvre.
- Les acides gras à chaîne moyenne constitués de 12 à 14 atomes de carbones.
- Les acides gras à longue chaîne composés de 16 atomes de carbone ou plus.
Quelle est la valeur nutritionnelle des acides gras cheval ?
Les lipides majoritairement présents dans l’alimentation sont les triglycérides (liaison entre 3 acides gras formant principalement les huiles végétales et les graisses animales) et leurs dérivés, les acides gras et le cholestérol ainsi que ses dérivés. En terme de nutrition, les acides gras insaturés, donc les huiles et les omégas 3, 6 et 9 sont fortement recommandés par rapport aux graisses car leur digestibilité est meilleure, même si cette dernière est très bonne pour tous les lipides en général.
Un seul type de cellule est vraiment spécialisé pour stocker des réserves énergétiques, il s’agit des adipocytes. L’autre forme de stockage d’énergie est le glycogène mais les possibilités de stockage sont très limitées car il finit par être toxique pour la cellule.
Il y a deux avantages à utiliser des lipides tels que les acides gras comme source d’énergie pour l’organisme du cheval. Tout d’abord, c’est une réserve très énergétique : ils sont 2,5 fois plus énergétiques à masse égale que les glucides. De plus, le tissu adipeux est abondant dans l’organisme ce qui lui confère beaucoup de possibilité de réserve. Cependant, il existe une limite de l’utilisation des lipides en tant que source énergétique car la création ainsi que la destruction de ces réserves nécessitent du glucose.
Les apports en acides gras essentiels sont absolument primordiaux dans la nutrition d’un équidé car leurs rôles sont irremplaçables et variés :
- Fluidité membranaire : Les acides gras polyinsaturés composent la bicouche des membranes cellulaires tout en assurant la fluidité qui varie avec le degré d’insaturation. Plus il y a d’acides gras insaturés, plus la fluidité augmente.
- Intégrité et imperméabilité cutanée grâce aux omégas 6 : Dans la peau, on trouve 30% d’acide linoléique (oméga 6), 9% d’acide arachidonique et quelques traces d’acide linolénique (oméga 3).
- Synthèse de médiateur de l’inflammation : L’acide linoléique (oméga 6) et l’acide arachidonique sont à la base du métabolisme de molécules pro-inflammatoires et de molécules permettant l’agrégation plaquettaire. L’acide essentiel linolénique (oméga 3) est à l’origine de molécules plutôt peu inflammatoires.
- Modulation de la coagulation sanguine : Les omégas 6 et les omégas 3 ont des rôles antagonistes. Les omégas 6 augmentent la coagulation alors que c’est l’inverse pour les omégas 3.
Une des propriétés fondamentales d’une réserve énergétique est qu’elle doit pouvoir se stocker rapidement mais aussi se déstocker en cas de besoin. La lipogenèse est l’ensemble des réactions se déroulant au sein des cellules conduisant à la synthèse d’acides gras. Ce processus métabolique se fait à partir d’acétylcoenzyme A. Chez le cheval, le principal précurseur de cette molécule est le glucose. La lipogenèse a principalement lieu dans le foie, les adipocytes et les glandes mammaires pendant la lactation mais peut se faire dans toutes les cellules de l’organisme. C’est le mécanisme fondamental permettant à l’organisme de créer des réserves en acides gras, en plus de ceux déjà apportés dans l’alimentation. Au contraire, la lipolyse est la dégradation des triglycérides conduisant, lors du jeûne ou d’un exercice physique à la libération des acides gras. Ces derniers sont très importants pour donner un supplément d’énergie à l’organisme. Les acides gras issus de la lipolyse passent dans la circulation sanguine et vont jusqu’au foie ou dans les tissus périphériques pour qu’ils soient utilisés en tant que source d’énergie.
Comment fournir des acides gras à mon cheval dans son alimentation ?
En ce qui concerne l’alimentation des équidés, les sources de matières grasses sont végétales. Il s’agit des fourrages, de l’herbe, des huiles végétales et des graines (oléagineuses ou autre). La proportion des différents lipides n’est pas la même entre ces matières premières. L’herbe est très riche en acides gras polyinsaturés (huiles). Les huiles de maïs et de tournesol sont riches en oméga 6 alors que les huiles de lin, de colza et même celles de poisson le sont en oméga 3. Les graines sont caractérisées par une part non négligeable d’acides gras insaturés. Les herbivores non ruminants tels que les chevaux hydrolysent d’abord les triglycérides de leur alimentation en monoglycérides et en acides gras libres pour que leur absorption dans l’intestin soit possible. Puis il y a reformation des triglycérides à l’intérieur des cellules, notamment des adipocytes, ce qui permet le stockage des graisses. S’il n’y a pas suffisamment de lipides dans l’alimentation, l’absorption des vitamines liposolubles est diminuée. En effet, leur absorption au niveau intestinal se fait en même temps que celle des lipides.
En plus du rôle nutritionnel pur des lipides, ils donnent à l’alimentation une forte appétence. C’est pour cela qu’il faut faire attention à la surconsommation de substances riches en lipides pour éviter le risque lié à la prise de poids. Il faut également ajuster la concentration en lipides avec celles des autres nutriments, au sein de la ration.
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Il faut donc retenir que les lipides et notamment les acides gras ont une place capitale au sein de l’alimentation du cheval. L’intérêt nutritionnel des lipides est triple car ils motivent l’appétence, sont une source d’énergie importante et certains acides gras sont essentiels. Il est indispensable que leur qualité soit préservée et qu’ils soient donnés en quantité suffisante. C’est pour cela qu’une alimentation équilibrée et de qualité, supplémentée en certains acides gras tels que les omégas 3, 6 et 9, est primordiale pour garder un cheval en bonne santé et performant.
Dr Timothée Audouin, vétérinaire et consultant en e-santé animale.